La médecine traditionnelle chinoise ne parle pas de maladie, mais de dysharmonie. Elle parle de perturbations de l’équilibre naturel au sein de notre corps et en rapport à notre environnement quand celles-ci déstabilisent les processus de l’organisme. Il s’agit alors de faire usage de notre propre discernement pour ne pas laisser la porte ouverte à une dysharmonie et donc à la maladie.

La MTC accorde une attention toute particulière à la prévention

La manifestation de symptômes indique certes une défaillance au sein d’un circuit fonctionnel précis. Cet état de faiblesse n’est pour autant pas le déclencheur véritable de la maladie, il n’est que le signe d’un équilibre brisé. La cause est à chercher ailleurs : un mode de vie malsain, de mauvaises habitudes alimentaires, un rythme irrégulier au quotidien, etc. Le problème peut aussi relever du domaine émotionnel. C’est pourquoi l’entretien avec le patient est, avec la mise en évidence des symptômes, très important pour le médecin afin de déterminer l’origine de la maladie.

Un déséquilibre survient lorsque le Yin ou le Yang se trouve soit en excès, soit en déficience. Cela a pour conséquence de bloquer ou d’interrompre le flux du Qi, ce qui entraîne à son tour des maux physiques et psychologiques. En MTC, le traitement vise par conséquent en première ligne à rétablir l’harmonie du Yin et du Yang. À la lumière du concept Yin/Yang, tout symptôme peut être analysé de la manière suivante : des signes de chaleur (fièvre) ou d’agitation mettent en évidence une dominante Yang ; des frissons et de la somnolence mettent en évidence un excès de Yin.

De même qu’une douleur aiguë à début brutal évoque une prépondérance du Yang, tandis qu’une maladie chronique est associée à une dominance du Yin.

C’est seulement une fois que l’équilibre Yin/Yang est restauré que la maladie peut réellement être maîtrisée et vaincue. Après quoi, le Qi, notre énergie vitale, spirituelle et mentale peut circuler sans encombre.

Les facteurs pathogènes

La médecine traditionnelle chinoise part du principe qu’il existe souvent une conjonction de plusieurs facteurs à la base d’un déséquilibre entre le Yin et le Yang, et donc de l’apparition d’une maladie. Elle fait la distinction entre des causes internes, en l’occurrence émotionnelles, et des causes externes, à savoir des facteurs climatiques. Elle considère également d’autres facteurs d’origines diverses.

1. Les facteurs externes

La météo peut jouer un rôle dans le déclenchement d’une maladie dès lors que l’équilibre entre l’organisme et l’environnement est rompu, soit en raison de conditions climatiques extrêmes, soit parce qu’un organisme fragilisé est impuissant face à elles. Parmi les facteurs externes, l’on compte : le Vent, le Froid, la Chaleur et le Feu, l’Humidité et la Sécheresse.

Ils valent par analogie comme symptômes d’une maladie et peuvent se manifester à l’intérieur de l’organisme. Plusieurs facteurs précis peuvent se combiner, comme : une « Chaleur-Humidité » ou un « Vent-Chaleur ». Parallèlement, les facteurs climatiques sont à chaque fois en relation avec une saison et une phase de transformation précises.

Atteinte par le Vent

Les symptômes sont les mêmes que ceux présents dans la nature – douleurs brutales et aiguës dont la localisation change rapidement, comme ce peut être le cas pour les affections cutanées, telles que les démangeaisons. Le Vent est en lien avec le printemps et l’élément Bois.

Atteinte par la Chaleur et le Feu

On retrouve parmi les symptômes, de la fièvre, des sueurs, une soif, une langue rouge, un pouls élevé. Des éruptions cutanées et des coups de soleil figurent parmi les pathologies de la Chaleur. La Chaleur est associée à l’été et à l’élément Feu.

Atteinte par l’Humidité

Les symptômes caractéristiques sont pégosité, impureté, lourdeur. L’Humidité se plaît à envahir l’organisme, en particulier au niveau des articulations, par le biais de vêtements ou d’un environnement humides. Elle bloque le flux énergétique et entraîne des douleurs chroniques. Elle est associée à la fin de l’été et à l’élément Terre.

Atteinte par la Sécheresse

Les symptômes recouvrent ici notamment des maux de gorge, une langue rugueuse, fissurées et une peau sèche. La Sécheresse est associée à l’automne et à l’élément Métal.

Atteinte par le Froid

Les signes sont frissons, membres froids, pâleur, besoin de se réchauffer. Le Froid bloque les voies de circulation au sein du corps, et donc le Qi. Il est associé à l’hiver et à l’élément Eau.

2. Les facteurs internes

L’état émotionnel se répercute également sur les organes, puisque le corps, l’âme et l’esprit forment en MTC une unité indissoluble. Une profonde tristesse ou un chagrin persistant prédisposent toujours aux maladies. Inversement, un thérapeute déduira chez une personne sujette à des fluctuations d’humeur la présence d’une perturbation énergétique dans le circuit fonctionnel du Foie. À noter toutefois que seules les émotions présentes en excès ou qui durent depuis longtemps sont susceptibles de déclencher des maladies.

Quelques exemples d’agents pathogènes d’origine interne :

  • La joie et l’excitation incontrôlée accablent le cœur
  • La tristesse conduit à une fragilité pulmonaire
  • Les chocs émotionnels surchargent les reins et le cœur
  • La colère nuit au foie, à la rate et à l’estomac
  • Les soucis et la rumination surchargent la rate et les poumons
  • La peur endommage les reins

3. Autres facteurs

Il est question ici de tous les déclencheurs dont l’origine n’est ni interne ni externe :

Une constitution fragile

Selon la pensée chinoise, la constitution est avant tout tributaire de l’état de santé des parents. Cela dit, elle peut être améliorée par l’hygiène de vie, mais elle peut aussi dans les situations négatives s’affaiblir davantage.

Le surmenage

En l’absence de pauses suffisantes, les activités physiques ou intellectuelles excessives épuisent le Qi.

L’épuisement sexuel

Les activités sexuelles fragilisent les reins. Si elles ne sont pas modérées par le repos, le Jing (l’Essence) des reins risque de ne pas se régénérer pleinement.

Les erreurs alimentaires

Une alimentation carencée épuise le Qi et le Sang, et gêne la digestion. Une suralimentation entraîne une accumulation d’humidité et de mucosités au sein de l’organisme et nuit tout autant à la fonction digestive.

Les intoxications et les parasites

Les vers de toutes sortes font partie des principaux parasites, tels que les ascaris et les cestodes. Ils infestent généralement le tube digestif et la vésicule biliaire, et entraînent des états de faiblesse et de vide énergétiques.

Les blessures et les accidents

Les chutes et les hématomes causent une stagnation du Qi et du Sang.

Un traitement inadéquat

Un diagnostic erroné, non émis selon les règles de l’art, peut aggraver une maladie préexistante ou provoquer l’apparition d’états de faiblesse énergétique.

La médecine traditionnelle chinoise ne s’attache pas seulement à traiter la maladie et à en rechercher les origines. Elle s’efforce, dans le cadre d’une approche holistique, d’empêcher en amont son apparition. Pour éviter les dysharmonies, la MTC met tout un ensemble de mesures à la disposition des personnes en quête de conseils. Le concept de l’horloge biologique chinoise en fait partie.

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